le journal du gloppeur

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Mot-clé - soutenabilité

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samedi, décembre 6 2014

Transition vers un système de retraite alternatif

Après de longs mois d'inactivité, je reprends le fil sur la nécessité d'une réforme équitable de notre système de retraite. Dernièrement, j'avais développé l'idée d'un nouveau modèle composé de 2 piliers : le versement d'un revenu de base inconditionnel et la création pour chaque individu d'un livret d'épargne prévoyance (LEP) fiscalement incitatif.

Or le passage du système actuel à ce modèle alternatif n'est évidemment pas instantané, une transition de plusieurs années est nécessaire pour que les administrations puissent gérer la transition mais surtout pour que les individus puissent se préparer et adapter progressivement leurs comportements de consommation et d'épargne.

Durant la période de transition, et afin que les individus qui perçoivent les pensions les plus importantes ne voient pas leur niveau de vie chuter violemment, il conviendrait de faire converger progressivement la pension maximale vers l'actuel minimum vieillesse. Ainsi, sachant que les versements sur le LEP sont déduits du revenu imposable, les individus peuvent, s'ils le souhaitent, augmenter leur niveau d'épargne placée sur leur LEP, afin notamment de lisser leur niveau de consommation dans le temps.

Le moyen de lutter contre les inégalités et d'assurer la soutenabilité du système réside dans la modification des modalités d'indexation des pensions. Afin d'accélérer la convergence entre minimum vieillesse et pension maximale, le minimum bénéficierait d'une revalorisation égale à l'inflation, tandis que les pensions subiraient une érosion régulière et annoncée. Si chaque trimestre, on réduisait de 1% le montant des pensions, l'incitation à effectuer des versements sur le LEP serait relativement forte. Ce qui permettrait au système de réaliser des économies de ressources, sans mettre à contribution une fois de plus les actifs, et accessoirement de réduire les inégalités de niveau de vie au sein des inactifs retraités.

Le niveau relatif des pensions baisserait, en impactant davantage les retraités aisés que les retraités pauvres. Les uns voyant leur pension baisser progressivement au cours des trimestres, les autres profitant du fait que le minimum vieillesse garantit leur niveau de revenu réel, autrement dit leur pouvoir d'achat.

jeudi, mars 10 2011

un tarif social pour l'essence ?

Depuis mon adhésion aux V, il y a 6 ans, j'ai pu changer d'état d'esprit, voir évoluer ma pensée..

Par exemple, à présent je doute qu'on puisse être tout à fait honnête et annoncer aux électeur-ice-s qu'avec des écologistes aux manettes, les gens vivraient mieux demain qu'aujourd'hui.. Car vu l'état du monde, la vitesse à laquelle notre organisation sociale dégrade l'environnement que nous habitons et consume le stock de ressources non renouvelables, j'imagine difficilement comment on pourrait retrouver au lendemain de notre victoire électorale - ou même 10 ans plus tard - un environnement de qualité au minimum équivalente à celle que l'humanité a connu au début de l'ère industrielle.

Le système climatique est une mécanique complexe et les gaz à effet de serre peuvent faire effet pendant des décennies avant d'être digéré. Les déchets nucléaires ont des durées de vie de plusieurs milliers d'années et ceux que nous produisons depuis 40 ans s'accumulent au rythme de notre consommation d'électricité. Les réserves d'eau potable, les nappes phréatiques sont aujourd'hui contaminées par les pesticides et les engrais de synthèse qui se sont infiltrés dans le sous-sol et cette eau restera polluée pendant des décennies même si demain on passait tout en biologique. En s'attaquant à notre environnement, on a réduit sa capacité de recyclage et de régénération. Il nous faudra bien plus qu'un ou deux mandats pour que notre société soit soutenable. Et même, d'ici là, on aura connu les millions de réfugiés climatiques, de victimes de la guerre et de l'expulsion pour l'accès aux ressources, etc.

En clair, j'ai pris conscience que le monde va plus mal que je ne l'imaginais ou plutôt que je voulais bien le reconnaître. ça explique sans doute le fait que je sois devenu plus radical ou plus critique par rapport aux politiques qui ne nous invitent pas à emprunter le chemin de la soutenabilité.

Où je veux en venir ?..

Ah oui, j'ai été surpris ce matin en lisant dans les média qu'Yves Cochet proposait l'instauration provisoire d'un tarif social pour l'essence - comme il en existe un pour l'électricité ou les télécoms - c'est à dire que la consommation de carburant des pauvres soit subventionnée.

Est-ce que je suis psycho-rigide quand je dis que cette mesure risque de contribuer davantage à l'effet de serre plutôt qu'au bien-être des pauvres à long terme ?

  1. Je suis persuadé que le comportement des gens est influencé par le signal-prix. En rendant plus onéreux l'usage d'une ressource, elle tend à être moins utilisée. Inversement, quand on subventionne la consommation d'une ressource, on tend à en augmenter sa consommation et à rendre les bénéficiaires dépendants, addicts.
  2. Instaurer une telle subvention parce que le prix de l'essence atteint un niveau élevé est une mesure insoutenable dès lors qu'on anticipe des prix futurs bien plus élevés. Si comme proposé, on plafonne le tarif social pour l'essence à 1,5E le litre et que le prix sur le marché atteint 2,5E, l'État dépensera 1E pour chaque litre d'essence consommé par les pauvres. le coût de cette politique sera d'autant plus important que le pétrole sera cher, limitant ainsi notre capacité à transformer la société. 
  3. Et je ne comprends pas non plus le caractère provisoire de cette mesure. Une politique juste aujourd'hui ne peut être injuste demain, et inversement. Au-delà de cet aspect, si les prix continuent à grimper et qu'on supprime le tarif social d'ici un an ou deux, la hausse ressentie par les pauvres n'en sera que plus violente...

Si on veut améliorer le quotidien des pauvres, il est sans doute préférable de verser une allocation à ceusses qui n'utilisent justement pas la voiture et d'offrir une alternative à ceusses qui l'utilisent. Et n'oublions pas que l'abaissement des vitesses limites autorisées permet de réduire la consommation de carburant et le risque d'accident de la route.