le journal du gloppeur

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lundi, janvier 14 2013

réveillon de D

minuit passé de cinq minutes. D marche dans la ville, au hasard des rues qui se trouvent sur son chemin. il est seul à ce moment où des millions d'autres embrassent leurs voisines de tablée ou leurs partenaires de danse. il est seul mais ça ne regarde que lui.

il est seul mais la marche l'occupe et son esprit aussi vagabonde. chaque pas alimente les songes et la réflexion de D. chaque lumière aux étages des bâtiments qu'il longe maintient son esprit en éveil. les bouts d'avenue constituent des objectifs intermédiaires à atteindre. chaque piéton qu'il croise est un compagnon de marche en solitaire.

ce n'est pas qu'il se fiche du réveillon de nouvel an ou qu'il se moque des personnes qui s'embrassent pour l'occasion. c'est juste que ce soir il ne peut pas faire de même. et pour ne pas y penser, pour se vider la tête, pour se changer les idées, il est sorti marcher, pour combler le vide qui l'habite depuis plusieurs jours, pour se remplir la tête des images et des bruits des lumières de la ville et des passants qui sortent ou qui rentrent chez eux.

avant de sortir tout à l'heure, il a juste avalé un bout de pain, du fromage et il a emporté son sac à dos et du thé dans une bouteille isotherme. au cas où il aurait froid ou soif parce que dehors, il ne fait pas loin de 3° et que la marche ça fatigue aussi les jambes et la bouche du promeneur solitaire.

mardi, janvier 31 2012

corbeaux chasseurs

des toits des maisons, trois corbeaux cherchent de quoi se remplir le bec et jettent dans la rue où marchent les passants les mottes de mousse qui naissent entre les tuiles.

jeudi, mars 31 2011

la rumba

Elle vient juste de sortir. à l'hyper, l'hypermarché, pour un litre de lait et pour demain matin, un paquet de chips et du papier toilette. Il s'est assis sur une des chaises de la cuisine. Il remplit sa grille de mots fléchés avec attention. De temps à autre, il regarde vers la fenêtre et n'aperçoit que le ciel et les deux bacs de geranium qui se reposent et qui prennent le soleil.

Il se demande pourquoi elle est partie à l'hyper, l'hypermarché alors que la supérette du quartier restera ouverte encore deux bonnes heures. Elle a juste besoin de changer d'air, de se dégourdir les jambes. M'enfin.

Comme elle vient de partir, elle ne sera pas rentrée à temps. Il devra récupérer à la sortie de l'école son fils et la fille des voisins. En attendant que l'heure pointe son nez, il allume la chaîne et c'est un air de rumba qui pénètre la cuisine et le salon et qui rebondit aux murs.

vendredi, avril 30 2010

grincement dedans

assez tard le soir, une fois que le voisin d'en face a fermé sa boite à boucan, que je suis en train de bouquiner ou d'écrire, j'entends le lit de l'appartement voisin grincer en cadence.

aller simple

les gens ouvrent la porte et allument leur studio. les gens dans les appartements mangent ou jouent aux cartes dans la salle à manger.

la ligne D est endormie. la cathédrale imposante prend l'air. le parking du supermarché est désert. les lampadaires restent rangés entre les carrés d'arbres.

je ne fais que passer.

dimanche, décembre 13 2009

péréquation

Nord-Pas-de-Calais = Nord + Pas-de-Calais

et

Champagne-Ardenne = Ardennes + Aube + Haute-Marne + Marne


or,

Ardennes (08) + Marne (51) = Nord (59)

et

Aube (10) + Haute-Marne (52) = Pas-de-Calais (62)


donc

Nord-Pas-de-Calais = Champagne-Ardenne

mercredi, novembre 11 2009

l'écriture à la souris

après l'écriture pattes de mouche, je m'essaie à l'écriture à la souris.

dimanche, août 2 2009

quand tu seras revenue

quand tu seras revenue, je t'attendrai à l'appartement avec sur la table de la salle à manger du pain, une bouteille de jus de pomme et un coeur de chèvre frais.
je te dirai si je le peux que j'ai envie de partager avec toi, ce repas, ce film, cette nuit d'automne.

vendredi, avril 17 2009

liaison conjugale

elle est la reine de ses jours et de ses nuits.
il est son sujet.
elle choisit le verbe.

lundi, avril 23 2007

il neige

le ciel est bleu et l'allée du jardin est presque totalement recouverte.
il neige les pétales des fleurs du cerisier du jardin.

mardi, mai 2 2006

le printemps est là

avec le printemps, les oiseaux sortent de leurs terriers et on les entend de nouveau chanter que l'été sera bien sec comme une tranche de pain sec. avec le printemps va, tout s'en va... et surtout le froid. avec le printemps, les bourgeons apparaissent et les vers sortent de terre.

vendredi, avril 21 2006

au fil de l'eau de la Seine

Assis sur mon canapé, je regarde le mur d'en face. le mur d'en face est blanc comme le ciel du jour. le ciel du jour est blanc du coton sale. du coton sale, ça a la même teinte que la neige sur la chaussée, cette neige mouillée qui trempe les pieds des piétons. les pieds des piétons flik-flaquent et floquent dans les flaques de neige fondue et ça refroidit les piétons. les piétons vont au boulot ou lèchent les froides vitrines. les vitrines des magasins sont remplies à chaque fin d'année. a chaque fin d'année, on fête Noël et les rayons des hypermarchés sont pleins de jouets pour les enfants. les enfants reçoivent des cadeaux du Père Noël par l'intermédiaire des parents. des parents mangent du foie gras pendant que leurs enfants jouent avec les cousins. les cousins, on ne les voit pas souvent, ils nous manquent et on est content de les revoir à chaque fois. à chaque fois c'est trop court, on a juste le temps de se rendre compte à quel point on se manque. on se manque trop pour s'ennuyer. s'ennuyer ce n'est pas ne rien faire. ne rien faire ça peut être une bonne activité. ça peut être une bonne activité aussi de boire un bon verre de bon vin quand un ami passe par chez soi. chez soi, c'est bien trop petit pour une famille mais aussi bien trop grand pour une personne seule alors on peut chercher quelqu'un avec qui partager les trois places du canapé, ça fait une place et demi. Une place et demi pourrait bien être le titre d'un film de Pierre Lecati, mais non. non, ce n'est pas de lui. lui, Pierre Lecati n'est pas un grand du monde mondain, il est juste une personne, un monsieur abonné à un quotidien généraliste, à son opérateur de téléphone mais aussi à Têtu. têtu, il ne l'est pas vraiment. vraiment, c'est un homme comme il en existe d'autres. d'autres ne sont pas de mon avis. mon avis, on ne s'en occupe pas, on cherche à passer outre, à ne pas en tenir compte. compte tenu du peu d'attention, je préfère parfois taire mes paroles..
Paroles est un ruisseau de mots dans un océan de poésie de la rue de l'ordinaire. l'ordinaire, ce n'est pas du sans plomb. sans plomb, c'est comme le thon, c'est bon. c'est bon, il faut bien s'arrêter un jour de faire ce qu'on fait.

fait divers, une femme de trente cinq ans environ est morte de froid hier dans la nuit devant l'Hôtel de Ville de la commune de Blegnac. Blegnac est une petite ville à la campagne au sud est de la Bretagne. la Bretagne est un bras de roches jeté dans l'océan. l'océan c'est grand comme l'Atlantique qui est tout de même plus petit que le Pacifique. pacifique marche contre la guerre en Gerbie ou contre l'exploitation du peuple. du peuple, il y en a eu en masse. en masse c'est un peu comme en gros, grosso modo. grosso modo, les parents ont plus souvent des enfants que des animaux domestiques. domestiques, elles font le ménage les bonnes femmes. les bonnes femmes font le ménage. le ménage est une habitude à prendre. a prendre les gens pour des cons, ils risquent de le devenir. le devenir de l'humain dépend de la situation des exclus. des exclus de la société de consommation ont manifesté, ce samedi après midi, de la place de la Bastille à la rue Mireille Paul. Mireille Paul tenait son nom de son père comme beaucoup d'autres enfants. enfants des rues ou des hôtels particuliers de la rue Jean Vizet, ils aiment les bonbons que vend la boulangère-patissière-confisière pour trois fois rien. trois fois rien, ça ne fait rien. ça ne fait rien non plus que chaque jour qui passe me rapproche aujourd'hui de la barre des trente ans. trente ans avant que je naisse, même mes parents ne l'étaient pas, et après? après l'effort le réconfort, un bon bol de chocolat Van Houten comme le préparait ma grand mère quand j'étais petit. petit à petit l'histoire s'écrit et des mots se répètent. des mots se répètent. des mots se répètent sur la page et dans les bouches. les bouches ouvertes sont les portes ouvertes aux gros mots, aux mots doux, à la boisson, à la nourriture, aux mouches et à la langue. la langue est un plat que je n'apprécie pas spécialement.

spécialement pour toi, je continue l'histoire. l'Histoire est une chose passionnante pour ceux qui se passionnent pour l'Histoire. l'histoire de la vie des gens est quelque chose de tellement compliquée que je vais peut-être quand même m'arrêter là... là où se couche le soleil, je ne m'y suis jamais couché. couché sur un lit de galets, les yeux fermés mais les narines bien éveillées, j'attends d'avoir trop froid pour rester allongé à quelques mètres des vagues pour rentrer au café sur la digue pour m'offrir un bon chocolat chaud en pensant que la journée a été belle et combien j'aimais les chocolats chauds de ma grand-mère les jeudis après-midis. les jeudis après-midis étaient bien remplis quand j'étais enfant. enfant, je jouais au football et on prenait une douche après l'entraînement. l'entraînement était pas mal fatigant mais on en sortait satisfait de s'être dépensé.
des pensées me viennent et je pense au dimanche matin quand je sors en K-way pour aller courir et je retrouve alors la sérénité de l'homme qui ne pense à rien d'autre qu'à mettre un pied devant l'autre sans s'arrêter. s'arrêter pour respirer et retrouver son souffle. son souffle me réchauffe les oreilles. les oreilles ne sifflent pas mais des garçons sifflent des filles. des filles me rappellent comment je l'ai rencontrée. je l'ai rencontrée un début d'après-midi du joli mois de Mai sur la place Jacques Prévert à Paris.

mercredi, juin 15 2005

billet du retour pour la capitale

Voilà, la conférence est terminée. elle a bien travaillé et elle est satisfaite.
Nancy est une jolie ville.

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lundi, juin 13 2005

le train pour Nancy

Il est 17h. son train s'en va. C'était juste, elle est arrivée à peine cinq minutes avant le coup de sifflet, une valise à bout de bras.

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mercredi, juin 8 2005

Ange

Il est quatre heures. La ville est endormie. Les enfants rêvent du monstre tapi sous leur lit. Leurs parents ont fini de faire l'amour, de se taper sur la gueule, de se hurler des noms d'oiseaux. Ils sont fatigués et s'endorment. Monsieur d'abord, puis Madame le suit. Ils se font bercer dans les bras de Morphée. Les grands-parents émergent. Ils passent leurs journées à s'assoupir devant leur poste de télévision et Julien Lepers. Il est quatre heures cinq minutes.

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vendredi, mai 27 2005

Sanfin

16/03/2004
Sanfin a trente quatre ans. Il est commerçant. Il vend du fromage sur les marchés de province du Nord et de l'Est de l'hexagone. Il lui arrive d'aller en Belgique quelques fois, il rend visite à sa grand mère. Sa grand mère a besoin de lui pour faire les courses et lui a besoin d'elle parce qu'elle est tout ce qui lui reste de famille. Sanfin n'a pas d'amie. Il s'est fait à l'idée. C'est triste. C'est terrible, terriblement triste. Il vend du fromage. Personnellement, il n'aime pas le fromage qui sent fort. ça lui rappelle trop de mauvais souvenirs. Une visite scolaire dans une fromagerie de fromage fort. Des mots méchants qui lui claquaient le visage et le ventre et les côtes. Les enfants peuvent être très durs entre eux. Sanfin les détestent encore aujourd'hui, ces gens-là. Il en a croisé un un jour de Septembre. C'était près de la gare de Calais, il ne faisait pas très beau. Il ne pleuvait pas. Il avait vu passer cet homme en imperméable devant son stand de fromage. Il s'est presque arrêté, un morceau de regard par ici et a continué jusqu'au marchand de viande. Sanfin ne l'a pas remarqué tout de suite. Ce n'est qu'une fois l'homme désintéressé de ses fromages qu'il l'a reconnu. Dans son imperméable... Il a changé, il n'a plus de lunettes mais il a une petite barbe, elle est bien taillée. C'était lui, celui qui aidait ses camarades à blesser Sanfin dans la fromagerie. Il a disparu après l'étal de viande. Il ne le reverra jamais plus. Sanfin aura rangé sa cargaison d'invendu. Sanfin dormira dans son lit cette nuit. Il se demande... il va continuer de faire ça jusque quand? Vendre du fromage.. arrêter de penser à cette journée de son enfance, ne plus penser à son enfance. il aimerait ne plus penser qu'au présent, se dire qu'il a oublié de vivre les instants importants de la vie des hommes de trente quatre ans. Sanfin n'a pas d'amie mais ça, il n'y pensera que quand il aura croisé du regard cette jeune femme qui est hotesse de caisse dans un supermarché Champion de Charleville Mézière.

samedi, avril 16 2005

billet doux

C'est si bon de jouer du piano tout le long de ton dos.