Après de longs mois d'inactivité, je reprends le fil sur la nécessité d'une réforme équitable de notre système de retraite. Dernièrement, j'avais développé l'idée d'un nouveau modèle composé de 2 piliers : le versement d'un revenu de base inconditionnel et la création pour chaque individu d'un livret d'épargne prévoyance (LEP) fiscalement incitatif.

Or le passage du système actuel à ce modèle alternatif n'est évidemment pas instantané, une transition de plusieurs années est nécessaire pour que les administrations puissent gérer la transition mais surtout pour que les individus puissent se préparer et adapter progressivement leurs comportements de consommation et d'épargne.

Durant la période de transition, et afin que les individus qui perçoivent les pensions les plus importantes ne voient pas leur niveau de vie chuter violemment, il conviendrait de faire converger progressivement la pension maximale vers l'actuel minimum vieillesse. Ainsi, sachant que les versements sur le LEP sont déduits du revenu imposable, les individus peuvent, s'ils le souhaitent, augmenter leur niveau d'épargne placée sur leur LEP, afin notamment de lisser leur niveau de consommation dans le temps.

Le moyen de lutter contre les inégalités et d'assurer la soutenabilité du système réside dans la modification des modalités d'indexation des pensions. Afin d'accélérer la convergence entre minimum vieillesse et pension maximale, le minimum bénéficierait d'une revalorisation égale à l'inflation, tandis que les pensions subiraient une érosion régulière et annoncée. Si chaque trimestre, on réduisait de 1% le montant des pensions, l'incitation à effectuer des versements sur le LEP serait relativement forte. Ce qui permettrait au système de réaliser des économies de ressources, sans mettre à contribution une fois de plus les actifs, et accessoirement de réduire les inégalités de niveau de vie au sein des inactifs retraités.

Le niveau relatif des pensions baisserait, en impactant davantage les retraités aisés que les retraités pauvres. Les uns voyant leur pension baisser progressivement au cours des trimestres, les autres profitant du fait que le minimum vieillesse garantit leur niveau de revenu réel, autrement dit leur pouvoir d'achat.