le journal du gloppeur

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Mot-clé - solidarité

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mardi, décembre 18 2012

l'éternelle nécessité de bidouiller ?

en politique, quand on est au gouvernement, on a tendance à annoncer des réformes. des réformes qui en appellent d'autres car bien souvent, les politiques mises en œuvre restent souvent insuffisantes. l'exemple du jour est - encore - celui des retraites. le gouvernement Fillon avait réformé le régime à la marge et on parle déjà du besoin de rouvrir le dossier pour limiter les déficits des caisses de retraite.

jusqu'à présent, les gouvernements ont cherché la facilité. le gouvernement Jospin avait redistribué la "cagnotte" en baisse d'impôts pour relancer ce qui n'avait pas besoin de l'être, sans chercher à réduire la charge de la dette pour les générations futures. le gouvernement Fillon avait allongé la durée de cotisation des actifs pour modérer l'augmentation des déficits des caisses de retraite, sans chercher à rendre l'équilibre obligatoire. les gouvernements donnent l'impression de faire le service minimum, de bidouiller ce qui peut l'être et de reporter à plus tard ce qui peut l'être... alors qu'on attendrait d'eux qu'ils s'attaquent aux problèmes, qu'ils cherchent des solutions durables, quitte à modifier en profondeur le système existant.

sur l'Expansion, on peut lire :

A l'horizon 2020, le Conseil d'orientation des retraites (COR) prévoit un déficit compris entre 20,1 milliards et 24,9 milliards, en fonction des scénarios économiques. Pour revenir à l'équilibre en 2040, il faudrait que le taux de chômage descende à 4,5%, contre 10% actuellement, et que la croissance progresse de 2% par an. C'est le scénario rose. Dans le scénario noir - un taux de chômage à 7% et une croissance de la productivité limitée à 1% par an, plus conforme à la réalité actuelle- le déficit dépasserait les 100 milliards en 2060.

[...]

A l'horizon 2060, dans le scénario central (taux de chômage de 4,5% et hausse de la productivité de 1,5%), il faudrait soit relever le taux de cotisation de 6,2 points, soit baisser le rapport entre la pension moyenne et le revenu moyen de 25%, soit relever l'âge effectif de départ de cinq ans, ce qui le porterait à 69 ans. Ces projections serviront de base de travail pour le gouvernement et les partenaires sociaux en vue d'une nouvelle réforme des retraites en 2013. Les choix s'annoncent douloureux.

on notera qu'une fois de plus, la proposition du COR, comme du gouvernement quand il annoncera sa proposition se réduira à bidouiller un ou deux paramètres du système (durée de cotisation, taux de cotisation, ratio pension moyenne / salaire moyen).

je ne vais pas m'étendre sur le scenario noir évoqué par le COR, ou alors juste pour dire qu'on peut trouver "plus noir que noir". la fin de l'énergie à pas cher et la destruction du capital naturel qui nous environne font que mon pronostic en terme de croissance économique se situe plutôt en dessous de zéro. quant à un taux de chômage réduit de moitié, on se demande comment faire pour l'atteindre sans engager des réformes en profondeur..

si dans quelques années, on se rend compte que la croissance économique n'est pas au rendez-vous, on rejouera ce même spectacle. mais peut-être qu'alors, les actifs refuseront de jouer la même pièce et exigeront une fin alternative. le problème, c'est que plus on retardera la réforme systémique, plus la transition sera socialement pénible et politiquement coûteuse.

dimanche, juin 19 2005

retour aux égoïsmes nationaux

Suite à l'échec des discussions sur le budget de l'UE pour la période 2007-2013, Jacques Chirac a déclaré que l'Europe connaît une crise grave en raison de l'égoïsme affiché par deux ou trois pays.
Je suis bien d'accord avec lui. Ce qui fait suite à la crise politique des "non" français et néerlandais, ce n'est ni une crise salvatrice dans laquelle les peuples de gauche sentent un vague de solidarité recouvrir les débris d'un ultralibéralisme sauvage, ni une situation dans laquelle nous pouvons renégocier à notre avantage un traité que la Grande Bretagne refuse de ratifier. Ce qu'on a, c'est un retour aux intérêts égoïstes nationaux. La Grande Bretagne qui refuse de renoncer à son chèque, la France qui refuse de rediscuter de la politique agricole commune parce qu'elle en est le premier bénéficiaire.
Depuis que Maggie est passée par là, la notion de solidarité a pris un mauvais coup.
Alors Chirac peut affirmer qu'il faut être solidaire mais il fait partie de ceux qui veulent réduire la capacité de l'Union à intervenir en faveur du rattrapage des pays de l'Est et du développement de l'innovation et de la recherche en Europe.
Chaque gouvernement européen devrait se rendre compte que d'avoir le coeur généreux et le porte-monnaie avare ne permet pas d'atteindre les objectifs qu'on souhaiterait atteindre ensemble.