Didier Wirth, un représentant des hostiles à l'éolien industriel avançait des arguments hautement critiques des éoliennes.
  • elles ne réduisent pas les émissions de gaz à effet de serre. ce qu'il oublie de dire c'est qu'on ne vit pas dans un monde avec une contrainte - effet de serre - mais avec plusieurs contraintes qui comprennent la limitation des ressources non renouvelables (hydrocarbures pour les centrales thermiques et minerais pour les centrales nucléaires), l'effet de serre et l'accumulation de déchets radioactifs dont on ne sait que faire.
  • Pire ! elles augmentent les émissions de GES à cause de son intermittence. là encore, le raisonnement ne va pas plus loin que tout près de son nez. si les éoliennes ne fonctionnent pas en permanence - puisque dépendantes de la quantité de vent disponible - il faut trouver un substitut pour les périodes où le vent est parti se promener. l'intervenant aime noircir salir les éoliennes et affirme qu'on a besoin de brûler du gaz ou du charbon pour compenser la moindre production de l'éolien. sauf que 1/ personne ne nie l'intermittence de la production des éoliennes 2/ la filière hydraulique est tout à fait capable de compenser les périodes sans vent et ceci d'autant plus facilement que la météo prévoit avec précision la vitesse du vent et 3/ voilà qui justifie le besoin de disposer d'un bouquet énergétique se basant sur toutes les renouvelables et qui décrédibilise celles et ceux qui pensent encore que la source d'énergie parfaite existe.
  • les éoliennes sont nuisibles car elles saccagent le patrimoine paysager. à cet argument qui ressemble plus à une expression de goût ou de couleur, j'invite chacun à se demander s'il préfère ce paysage ou celui-ci.
  • les éoliennes sont nuisibles car toujours installées trop près des habitations. Oui, d'ailleurs c'est pour empêcher que les enfants dorment en paix qu'on installe des éoliennes à proximité de leurs chambres. Plus sérieusement, le bruit que fait le vent sur les pales n'est pas plus bruyant qu'il y a à l'intérieur d'une voiture - et ça, quand on est au pied de l'éolienne.
  • l'éolien ne crée aucun emploi permanent. la preuve, on recense environ 46 000 emplois en Allemagne, 21 000 au Danemark et 10 000 en Espagne dans cette filière où nous cumulons les retards avec seulement 1 000 emplois. (chiffres de l'Observatoire des énergies renouvelables 2004).
  • le développement des éoliennes freine considérablement le recours aux énergies renouvelables. (il fallait oser !) selon lui, l'éolien nous empêche d'utiliser le solaire thermique, la biomasse, les biocarburants, la géothermie et la microhydraulique. il est vrai que la microhydraulique a un potentiel de croissance - contrairement au grand hydraulique où la capacité de développement est saturé - mais n'est en rien freiné par les éoliennes, là encore, il faut développer les complémentarités entre les territoires. pour ce qui est du solaire thermique, de la biomasse et de la géothermie, à moins de vouloir chauffer l'habitat avec l'électricité fournie par les éoliennes - absurde ! - je ne vois pas où est le conflit.. enfin sur les biocarburants, le jour où on fera rouler nos bagnoles avec une éolienne sur le capot n'est pas prêt d'arriver. (ah oui je vous avais prévenu, c'est du dur cet argumentaire).
  • l'éolien industriel rackette la collectivité française. la preuve, c'est que les sociétés qui gèrent les éoliennes doivent - en plus du versement d'un loyer au propriétaire du terrain - verser la taxe professionnelle aux collectivités territoriales qui disposent de recettes supplémentaires pour augmenter les dépenses publiques ou réduire la fiscalité qui pèse sur les ménages.


Yves-Bruno Civel, directeur de l'Observatoire des énergies renouvelables. je trouve une raison de râler. un point tout bête mais qui a son importance. il aurait au moins pu rappeler que la quantité de minerai d'uranium dans le monde est tout aussi limitée que la quantité de pétrole. c'est pas quand on aura plus de quoi faire tourner les centrales nucléaires qu'il faudra penser à penser l'ère suivante.

Jean-Marc Jancovici, ingénieur-conseil. il rappelle - et avec raison - que le défi principal est la réduction de notre consommation énergétique et que le développement de l'éolien ne sert à rien si dans le même temps notre consommation d'énergie augmente. Pour Jancovici, le problème de notre boulimie énergétique c'est 1/ l'épuisement des ressources fossiles et 2/ l'effet de serre.
Jancovici aime les chiffres qui parlent. l'énergie produite dans le monde à partir de l'éolien c'est 0,05% du total et c'est donc selon lui un non-sujet. je lui rappelle volontiers que le nucléaire - auquel il n'est pas hostile bien qu'il produise des déchets - représente environ 6% de la consommation d'énergie dans le monde, pas de quoi alimenter nos bagnoles et chauffer nos maisons pour lutter contre l'effet de serre en somme.

Jacques Percebois, chercheur en économie et droit de l'énergie. l'éolien est subventionné par les pouvoirs publics et c'est justifié selon lui par le fait que la filière est naissante. il serait intéressant de savoir si l'éolien est plus aidé que les autres sources d'énergie et le nucléaire notamment. pour info, 80% des crédits dans la recherche civile finance le nucléaire parce que c'est une filière naissante ...ou parce qu'Areva est une entreprise propriété de l'Etat ? ;-)