Suite à l'échec des discussions sur le budget de l'UE pour la période 2007-2013, Jacques Chirac a déclaré que l'Europe connaît une crise grave en raison de l'égoïsme affiché par deux ou trois pays.
Je suis bien d'accord avec lui. Ce qui fait suite à la crise politique des "non" français et néerlandais, ce n'est ni une crise salvatrice dans laquelle les peuples de gauche sentent un vague de solidarité recouvrir les débris d'un ultralibéralisme sauvage, ni une situation dans laquelle nous pouvons renégocier à notre avantage un traité que la Grande Bretagne refuse de ratifier. Ce qu'on a, c'est un retour aux intérêts égoïstes nationaux. La Grande Bretagne qui refuse de renoncer à son chèque, la France qui refuse de rediscuter de la politique agricole commune parce qu'elle en est le premier bénéficiaire.
Depuis que Maggie est passée par là, la notion de solidarité a pris un mauvais coup.
Alors Chirac peut affirmer qu'il faut être solidaire mais il fait partie de ceux qui veulent réduire la capacité de l'Union à intervenir en faveur du rattrapage des pays de l'Est et du développement de l'innovation et de la recherche en Europe.
Chaque gouvernement européen devrait se rendre compte que d'avoir le coeur généreux et le porte-monnaie avare ne permet pas d'atteindre les objectifs qu'on souhaiterait atteindre ensemble.