Même s'il fait beau et que les enfants ont envie d'aller à la mer ou au parc, même si chérie ou chéri veut faire une balade en vélo, il faut aller glisser son bulletin dans la boîte (et pourquoi pas ensuite, aller se promener, respirer le printemps). On ne risque pas de voir un candidat de l'extrême arriver au second tour, d'ailleurs il n'y aura pas de second tour.
Si le non l'emporte,il n'y aura pas de second tour, pour la simple et bonne raison que la renégociation d'un traité largement inspiré par les français lors de la Convention sera impraticable. et ceci pour plusieurs raisons :
- Les partisans du "non" en France n'ont rien d'homogène et cette situation empêche tout travail de réflexion sur une alternative acceptable. Qu'y a-t-il de commun entre les adhérents aux thèses du FN, de la LCR, du PCF ou de quelques énervés (énervants ?) du PS ?
- Pour que la gauche française partisane du "non" puisse renégocier le traité (j'exclue le FN puisqu'il est europhobe par nature. à la réflexion, je me demande si on ne devrait pas exclure également la LCR qui n'est pas un parti des plus favorables à la construction européenne. *pensif*), il faudrait que les gouvernements européens veuillent bien revenir sur ce traité. Le souci pour cette partie de la gauche, c'est que la majorité en Europe est à droite. Je vois mal alors par quel moyen on parviendrait à obtenir (maintenant) un traité "plus social", "moins libéral". D'ailleurs, en Grande-Bretagne ils estiment que ce traité est trop social et pas assez libéral. je crois que c'est ce qu'on appelle un compromis.

Alors pourquoi voter "oui" me demanderez vous...
En premier lieu, parce que ce traité rend le fonctionnement de l'Union plus démocratique et efficace en donnant au Conseil la possibilité de prendre des décisions à la majorité dans un grand nombre de domaines (contre l'unanimité à 25 aujourd'hui), en élargissant les pouvoirs législatifs du parlement européen, en rendant la Commission plus représentative de la volonté politique des européens puisque son président est élu par le parlement. N'oublions pas le droit d'initiative populaire qui donne aux citoyens la capacité à proposer des mesures à la Commission.

Ensuite et c'est une nouveauté, il faut noter l'intégration de la Charte des droits fondamentaux qui obtient ainsi force obligatoire.

Concernant la fameuse 3ème partie si critiquée par les tenants du "non", il convient de noter qu'elle est en grande partie déjà appliquée. Notons également qu'elle n'est pas un instrument pour la poursuite de politiques ultralibérales, et pour preuve :
- en ce qui concerne les politiques sociales :

L'Union et les Etats membres ont pour objectifs [...] la promotion de l'emploi, l'amélioration des conditions de vie et de travail, permettant leur égalisation dans le progrès, une protection sociale adéquate, le dialogue social, le développement des ressources humaines permettant un niveau d'emploi élevé et durable, et la lutte contre les exclusions. (Art. III, 209)

- l'exception culturelle est maintenue, les missions de service public sont garanties..
Et pour ceux qui estiment que cette partie est encore trop peu sociale, la partie 4 permet au parlement européen de réviser certaines politiques. Malgré ce que peuvent dire certains, les politiques qui y sont inscrites ne sont pas gravées dans le marbre.

je vous conseille également de faire un tour sur le site d'Ensemble pour le oui ou si vous voulez juste en savoir un peu plus (ou d'un point de vue peut-être plus neutre que le mien ;op) la Documentation française a publié un dossier en ligne.